
L’incendie de Notre dame de Paris le lundi 15 avril 2019 – Ce qu’il s’est passé .
Les travaux en cours :
Depuis quelques mois des travaux importants de rénovation avaient été engagés . En particulier une réfection complète de l’étanchéité de la flèche de Notre Dame qui datait de 1860 , date sa construction ou reconstruction – La première ayant été démontée à la révolution- par Viollet-le-Duc architecte et Inspecteur général des édifices diocésains.
Pour l’occasion un énorme échafaudage de 250 tonnes et haut de 100 m de haut avait été installé par une entreprise de l’est de la France – Europe échafaudage– filiale de Le Bras frères, spécialisée dans la rénovation en charpente et couverture ainsi que la taille de pierre des cathédrales depuis 1954. Cette entreprise reconnue par l’état est basée à Jarny (Meurthe-et-Moselle) à l’ouest de Metz, compte de nombreuses restaurations de monuments historiques dans toute la France.
Les travaux devaient durer jusqu’en 2022 pour un cout total de 6 millions d’€
Les statues de cuivre représentant les apôtres, auxquelles les têtes sont retirées quelques jours avant pour faciliter leur déplacement, avaient été démontées de la cathédrale pour être restaurées.
Le début de l’incendie :
C’est vers 18h15 qu’une première alarme a retenti au PC sécurité de la cathédrale . Cette alarme indiquait un problème dans la charpente de Notre Dame, appelée “la foret” en raison du nombre de chênes qu’il avait fallu abattre pour pouvoir la construire . Le personnel chargé de la sécurité n’ pu déterminer, dans un premier temps, si l’alarme était due à un défaut informatique ou à un départ de feu . Les personnes envoyées pour vérifier , n’ont rien vu. Il semble qu’ils ne ce soient pas rendu au bon endroit. Ce n’est que dans un second temps et une seconde alarme vers 18h50, et à un autre endroit que le départ de feu a été découverte. Celui ci se situait sous la flèche, à l’endroit ou les travaux avaient été engagés. Le brasier était déjà trop important pour être maitrisé avec les moyens dont ils disposaient quand les pompiers sont arrivés 15 minutes plus tard . Il est bien sur difficile d’en tirer une quelconque conclusion mais il est presque certain que si le départ de feu avait été découvert à la première alarme , les conséquence n’auraient pas été celles que nous connaissons .
L’intervention des pompiers :
Les pompiers de Paris sont arrivés sur place 15 minutes après le déclenchement de la seconde alarme mais l’incendie avait déjà pris trop d’importance pour être combattu par l’intérieur de la charpente. Des moyens importants comme 400 militaires, 18 grandes lances dont certaines montées sur des nacelles, bateau pompe (Ne pas oublier que la Seine longe Notre Dame), robots, drones , furent déployés mais devant l’importance du brasier , les pompiers de Paris ne purent que se contenter de contenir celui ci et empêcher sa propagation aux tours et à la façade de la cathédrale. Une des grandes crainte était de voir l’énorme l’échafaudage de 250 tonnes s’effondrer ce qui aurait pu entrainer une destruction très importante sur la structure en maçonnerie. Il faut souligner le courage des soldats du feu et des conservateurs de Notre Dame qui sont entrés pendant l’incendie pour sauver tout ce qu’il était possible de l’être.
Le feu a été maitrisé vers 3h30 du matin mais quelques foyers ont perduré assez tard dans la journée. Mardi, en fin de journée, une centaine de pompiers étaient toujours sur place pour empêcher d’éventuelles reprises et commencer à sécuriser les parties fragilisées par l’incendie.
Les dégâts :
Bien sur les dégâts sont très importants mais si on veut rester optimiste “cela aurait pu être pire” en voyant la totalité ou une grande partie de l’édifice s’effondrer . Il ne faut pas perdre de vue que les constructions de ce type sont un jeu d’équilibre entre les poussées de la haute nef et des voutes vers l’extérieur et contres poussées des arcs boutants vers l’intérieur. L’effondrement de l’un ou l’autre de ces éléments aurait pu avoir des conséquences terribles sur l’ensemble du bâtiment.
Le feu a pris sa part en détruisant l’intégralité de la charpente qui, pour partie, fut construite il a 850 ans. La flèche, culminant à 93 m du sol, constituée de 500 tonnes de bois et 250 tonnes de plomb a été détruite elle aussi dans son intégralité entrainant dans sa chute une partie des voutes de la nef centrale. Les deux beffrois ont peu soufferts du feu protégés en permanence de l’incendie par les pompiers. N’étant plus soutenus par la charpente et fragilisés par l’incendie les pignons ont dû être renforcés par la mise en place de bois de renfort et de filets . Le risque le plus important étant des vents violents qui pourraient entrainer la chute de ceux ci.
A l’intérieur seule la nef centrale a subi des dégâts majeurs avec l’effondrement d’une partie des voutes mais les nefs et les chapelles latérales ou était exposées la grande majorité des œuvres d’art ont été épargnées par le feu . Le trésor de la cathédrale et les objets les plus précieux ont pu être évacués des le début de l’incendie pour être placés en lieu sûr , dans un premier temps à l’hôtel de ville de Paris en ensuite dans les coffres du Louvre. Le grand orgue qui se trouve entre les deux tours sous la rosace du couchant a lui aussi été épargné par l’incendie mais endommagé par l’eau déversée par les soldats du feu. Ce grand orgue a connu de multiples transformations et améliorations depuis 1733 et avait fait l’objet d’une restauration complète en 1992 . Il se compose de 7952 tuyaux , cinq claviers et un pédalier. Afin d’être restauré les éléments devront être démontés un à un pour puis remontés par la suite. Le grand hôtel et le chœur ont eux aussi été épargnés par l’effondrement des voutes et le feu comme tous les vitraux des différentes rosaces.
Les responsabilités :
Il est bien sur trop tôt pour définir les responsabilités des uns et des autres, Une enquête a été immédiatement ouverte pour «destruction involontaire par incendie» par le parquet de Paris et le le procureur de Paris Rémy Hertz . Dans l’état actuel rien ne laisse supposer que l’incendie soit d’origine criminel. Plusieurs pistes ont été évoquées comme une étincelle provoquée par un des ascenseurs installé pour le chantier (peu probable il se trouve à 20 m de la charpente. ), un cours circuit dans le système électrique qui alimentait les cloches placées dans la flèche ( ce qui induirait la responsabilité de l’état) , un mégots mal éteint oublié par les ouvriers, l’utilisation de chalumeaux ou de machines . Pour l’instant toutes ces pistes sont ouvertes et l’enquête risque d’être très longue . Plusieurs années seront surement nécessaires pour qu’elle aboutisse si elle aboutit un jour.. . Supposons que la responsabilité de l’une ou l’autre des entreprises intervenantes soit prouvée, il y faudrait encore plusieurs années pour qu’il y ait une fin judiciaire. Expertises, contre-expertises, jugement en première instance, jugement en appel, cassation etc… .
L’état étant son propre assureur et propriétaire de Notre Dame de Paris, il recherchera forcement les responsabilités pour pouvoir se retourner contre les assurances des entreprises responsables et à être indemnisé pour le préjudice causé.
En conclusion:
Le président Emmanuel Macron a demandé que la rénovation puissent se faire en cinq ans . Ce qui serait surement possible pour la plus grande partie des travaux à effectuer comme la charpente ou la nouvelle flèche si les multiples oppositions qui gangrènent la France depuis toujours ne se manifestent pas trop. Nous commençons déjà à voir poindre une “guerre” entre les “anciens” et les “modernes”, ceux qui veulent reconstruire à l’identique et ceux qui voudraient en profiter pour transformer et moderniser complétement Notre Dame et en faire une chapelle de verre et de métal .
Des milliers de “personnalités” font des pétitions pour avoir leur mot à dire sur la reconstruction de se magnifique monument. Chacun y va de son idée forcement plus lumineuse que celle du voisin. Espérons que le gouvernement et les équipes désignées pour la reconstruction ne se laisseront pas emportés par une cacophonie qui ne peut que prendre de l’ampleur et devenir mondiale si des décisions ne sont pas prises rapidement.
Ce magnifique monument appartient, bien sur, au patrimoine de l’humanité mais est ce que toute l’humanité est spécialiste en rénovation de cathédrale incendiée ?…
En France, grâce à notre patrimoine, nous avons un important savoir faire en matiere de rénovation de monument historique. Nous avons les hommes, les compétences nécessaires, les matériaux nécessaires pour reconstruire à l’identique Notre Dame de Paris. Il est certain qu’une touche de modernité pourrait être apportée à la flèche en la reconstruisant plus haute, plus élancée mais l’esprit de ceux qui ont initié ce projet doit continuer de souffler jusqu’à la fin des temps pour notre plus grande joie tant spirituelle qu’intellectuelle ou tout simplement pour le simple plaisir des yeux de tout ceux qui sont venus de loin pour admirer ce que les hommes sont capables de faire de plus beau et de plus majestueux.
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